L'éthique du chasseur : maximiser la récupération du gibier après le tir

L'éthique du chasseur : maximiser la récupération du gibier après le tir

La chasse, une activité qui éveille des émotions intenses chez ses adeptes, offre des moments palpitants lors de la rencontre avec le grand gibier tel que le chevreuil, l'ours ou l'orignal. Entre l'excitation, le stress et l'adrénaline qui accompagnent chaque instant, les chasseurs se retrouvent souvent confrontés à des scénarios imprévus. L'observation rapide, l'identification du gibier, le calcul de l'angle de tir et de la distance sont autant de facteurs cruciaux qui culminent dans un tir de précision. Cependant, malgré ces moments empreints d'émotions fortes, la chasse peut également être marquée par la déception lorsque le gibier ne tombe pas immédiatement et demeure parfois introuvable après le tir.

Dans ce contexte, la récupération du gibier devient un enjeu crucial, mettant en lumière l'éthique du chasseur et son engagement envers la faune et l'environnement. Découvrons comment maximiser cette récupération tout en respectant les principes éthiques de la chasse.

Un texte original de Valérie Gauthier, chasseuse et ambassadrice de Sportchief

L’impact et la réaction

Le chasseur doit observer l’effet du tir et la réaction du gibier et de juger si le tir à l’air d’avoir été mortel ou non et d’observer si l’animal est tombé sur place ou a fui. Si c’est le cas, prendre un point de repère pour faciliter la recherche.

Je souligne qu’il est très important d’observer la réaction du gibier au moment du tir, car cela peut aider à évaluer la zone touchée.

La recherche

Le chasseur qui se rend sur les lieux du tir pour retrouver le gibier et en fait sa découverte passe souvent par de belles émotions, joie, fierté et gratitude. Mais la situation est différente lorsque le gibier a fui. Le doute s’installe… la déception et la peur de ne pas retrouver la bête tant attendue.

Ma vision du chasseur

À ce moment, le mot éthique pour moi prend tout son sens.

L’éthique : l’éthique du chasseur est l’ensemble des principes et des valeurs qui guident le comportement du chasseur dans le respect de la faune et de son environnement. La plus grande responsabilité à ce moment est de tout faire pour retrouver son gibier : un gibier tiré est un gibier que l’on souhaite consommer! Nous n’allons pas à la chasse pour le plaisir d’abattre un animal; nous le faisons dans les règles et le respect dans le but de la consommer. Donc tout chasseur se doit de faire tout son possible pour récupérer le gibier qu’il a abattu. Parfois, les indices sont minces et même absents. Est-ce qu’il faut abandonner pour autant et s’arrêter là ? Pas du tout!

Quelles sont les étapes cruciales après un tir ?

Attendez stratégiquement pour maximiser l'effet de l'hémorragie et éviter de faire fuir l'animal. Apprenez à mener une recherche efficace, seul ou avec un compagnon, en utilisant les outils appropriés tels qu'un sac à dos, du ruban, un GPS, une boussole et de l'eau. Évitez les erreurs courantes, comme partir en groupe nombreux, qui pourraient compromettre la recherche en brouillant les indices. Suivez nos conseils pour parcourir la piste de manière méthodique et augmenter vos chances de retrouver votre gibier avec succès.

Gibier introuvable? La solution : faire appel aux conducteurs de chiens de sang du Québec.

Vous ne retrouvez pas votre gibier, c’est maintenant le moment de faire appel à un conducteur de L’ACCSQ et de laisser ça mort jusqu’à leur arrivée.

Avant l’existence des conducteurs de chiens de sang, les chasseurs devaient se fier à leurs propres moyens pour retrouver le gibier blessé. Ils devaient observer attentivement les indices laissés par l’animal, tel que le sang, les poils, les traces ou les bris de végétation. Ils devaient aussi évaluer la direction et la distance de la fuite, ainsi que le type de gravité de la blessure. Ils devaient faire preuve de patience, de persévérance et de respect envers l’animal. Il n’était pas rare que le chasseur demande de l’aide à d’autres amis pour y faire des battues. Cependant cette méthode n’était pas toujours efficace et pouvait entraîner la perte et le gaspillage de nombreux gibiers.

C’est pourquoi l’utilisation de chiens de sang a été introduite au Québec en 2008, afin d’améliorer le taux de récupération des animaux blessés et réduire leur souffrance.

J’ai justement eu la chance en octobre dernier d’accompagner un conducteur de l’ACCSQ du Québec et de constater le travail incroyable effectué avec son chien.  Des chiens spécialement dressés pour retrouver les gibiers blessés. Un chien de sang peut suivre la trace olfactive laissée par l’animal blessé même si celle-ci n’est pas visible à l’œil nu. J’en ai eu la preuve lors de cette recherche.

Une recherche mémorable

Ma saison de chasse dans ma zone était close, et je me trouvais chez moi en train de dîner lorsqu'un appel de mon ami m'informe qu'il avait effectué un tir sur une femelle orignal ce matin-là. Sachant que j'utilise régulièrement l'application "Moose Tracker" d'Yves Martineau pour obtenir des informations cruciales en pareilles situations, il me demande des détails sur la couleur et les indices de sang trouvés au sol.

Après avoir consulté l'application, les indices semblaient peu encourageants, suggérant un tir de chair. Bien que réticente à le décourager, je lui fais part de mes observations. Il me demande alors de contacter un conducteur, ne trouvant plus d'indices, sachant que j'avais quelques contacts et que ma liste était toujours à portée de main, ce qui s'avère très utile.

Ainsi, je prends contact avec un conducteur et nous nous rendons avec mon conjoint au lieu indiqué par mon ami. À notre arrivée, le conducteur recueille un récit du chasseur pour se faire une idée de la situation. Partant du point initial du tir, les indices comprenaient un peu de sang et des morceaux de chair.

Le chien suit la même piste que les chasseurs avant l'arrivée du conducteur. À mesure que nous progressons, le conducteur était de plus en plus convaincu d'une blessure à la patte, selon les indices au sol. Nous parcourons environ 2 kilomètres jusqu'à un immense barrage de castors où les indices se faisaient rares et où les chasseurs avaient abandonné leurs recherches.

Malgré les nombreuses traces laissées par les chasseurs, le chien suit ces pistes, revenant toujours au barrage et scrutant de l'autre côté. Avec confiance en l'odorat développé de son chien et le vent jouant en notre faveur, le conducteur le laisse suivre le mode GPS. Contournant le barrage, le chien s'engage dans une direction où les indices semblaient peu évidents, composés principalement de traces difficiles à distinguer parmi les nombreuses présentes. Cependant, la motivation évidente du chien nous incite à lui faire confiance.

Après une marche sans indice apparent, nous sommes stupéfaits de voir apparaître de nouveaux signes : un caillot et du sang. Plus nous avançons, plus la quantité de sang augmente. Nous sommes impressionnés et rassurés, car désormais, nous pouvons facilement suivre la piste laissée par le gibier.

À environ 1,5 km du barrage, le chien s'arrête soudainement et indique quelque chose. C'était bien la femelle, confirmant l'hypothèse du conducteur quant à sa blessure à l'épaule. Devant nous, elle s'effondre dans le cours d'eau, et le conducteur a dû mettre fin à ses souffrances, offrant ainsi au chasseur la possibilité de repartir avec son gibier. Un soulagement immense pour tous les protagonistes de cette traque. 

Conclusion

Je suis plus qu’impressionnée du travail qu’accomplissent les conducteurs de L’ACCSQ du Québec. C’est vraiment incroyable! Sans avoir fait appel à leurs services, cette récolte aurait été impossible.

Je suis vraiment contente pour mon ami d’avoir pu mettre la main sur son gibier, mais surtout, je le félicite pour son éthique en tant que chasseur. Car tout gibier tiré mérite d’être retrouvé ou, du moins, de faire tout en son possible pour y parvenir et c’est ce qu’il a fait.

Cette journée restera gravée dans ma mémoire. Observer le travail réalisé par l'équipe du conducteur et de son chien, ainsi que contempler leur satisfaction et le sentiment d'accomplissement dans leurs yeux, tout comme le bonheur du chasseur, fut une expérience mémorable. C'était aussi gratifiant que si j'avais personnellement récolté mon gibier. Je voudrais remercier Monsieur Charles Moise de m’avoir donné cette opportunité et de vivre cette expérience.

Un dernier petit conseil : n’hésitez surtout pas à faire appel aux conducteurs de chiens de sang du Québec. 

Voici la liste au besoin : (liste de conducteurs de l’ACCSQ

Et l’application qui peut s’avérer utile avant votre appel aux conducteurs : l’application  Iphone   Android