La chasse, une tradition familiale

La chasse, une tradition familiale

La chasse pour moi, c’est plus qu’une passion…  C’est une tradition transmise de génération en génération. Cher.es ami.es chasseurs et chasseuses. La chasse pour vous fait partie de votre vie depuis quand? Qu’est-ce qui vous a fait devenir passionné.e? Avec qui partagez vous cette passion?  Avez-vous de la relève? Ce sont des questions que je me suis fait poser dernièrement, alors j’ai eu l’idée de vous parler un peu plus de moi et de vous raconter d’où a commencé cette passion pour la chasse, avec qui je partage cette passion et de vous parler de mes jeunes qui suivent mes traces.

Texte de Valérie Gauthier, ambassadrice Sportchief



Prise en 1999, j'ai alors 19 ans et j'accompagne mon conjoint David Lavoie n'ayant aucun cours de maniement d'armes à feu. Après avoir essayé une technique comme du raccling lu dans un magazine, un jeune mâle est sorti complètement crinqué. J'ai été impressionné de voir pour la première fois un gibier aussi imposant et assister à la récolte de celui-ci, récolter par mon conjoint. Cette dose d'adrénaline, a eu comme effet instantané de me pousser vers cette passion.

Un lien fort avec la nature
Premièrement, d’aussi loin que je me souvienne, la nature m’a toujours attirée.  J’habitais à la campagne plus jeune et le soir, ma mère s’amusait à faire des appels d’orignaux de ma chambre au deuxième étage et il n’était pas rare que l’on avait des réponses en retour. Du haut de mes 7 ans, j’étais impressionnée.  Petite, je voulais accompagner mon père et mes frères à leurs sorties de pêche ou de chasse. Mon père me disait que j’étais trop petite, ou que c’était des activités de gars… c'était chaque fois une déception totale. Je le voyais revenir avec les gars le sourire aux lèvres et je les enviais.

Une rencontre qui a tout changé
Les années ont passés et à l’âge de 14 ans, j’ai rencontré mon copain. Il vient d’une famille aux valeurs familiales très importantes et où également la passion pour la chasse est transmise de génération en génération. À mon plus grand bonheur, les filles étaient aussi les bienvenues.

J’ai donc commencé à aller à la chasse comme accompagnatrice et ayant développé un réel intérêt, j’ai voulu moi aussi participer. J’ai fait mon cours de maniement d’armes à feu et commencé à chasser. Depuis ce temps, ma passion s’est développée. Ça a commencé par la chasse à l’orignal et puis aujourd’hui, on peut dire que je suis une adepte de tous les types de chasse (chevreuil, ours, orignal, dindon, petit gibier...)  J’ai commencé par la chasse à la carabine, l’arbalète et puis finalement l’arc. J’aime relever de nouveaux défis et apprendre de nouvelles choses d’année en année afin de me perfectionner.

Par la suite, la famille s’est agrandit. C’était important pour moi de transmettre cette passion à mes enfants. Dès leurs jeunes âges, les enfants venaient à la chasse avec nous. On était tous ensemble le soir pour se raconter nos histoires. Puis les enfants ont fait leurs cours et ont participé à chasser à leur tour. Les enfants venaient avec nous voir les films aux soirées TFCP. On a également fait un voyage de chasse sur le territoire de la SÉPAQ avec notre fils en ayant eu la chance d’être guidé par Jason Tremblay Morneau. C’est également important pour moi de partager ma passion avec mes amis. Nous avons, avec un cercle d’amis, un camp dans le nord où nous y passons de bons moments. Je me suis également impliquée plusieurs années auprès de la communauté en étant bénévole pour l’association chasse et pêche de mon village. Nous avons fait plusieurs évènements et initié la jeune relève.

 

Des souvenirs et des panaches
Pour finir, afin de vous parler de ma relève, j’ai demandé à mes enfants de me raconter leurs souvenirs de chasse. Voici un témoignage de ma fille ainée sur ses souvenirs de chasse.

Du plus loin que je me souvienne, mes parents nous ont toujours emmenés à la chasse. Mon père nous avait fait des petits bancs pour s’asseoir dans la boîte du 6x6 et mettait une toile sur le rack pour pas qu’on se fasse fouetter par les branches. Ils se sont toujours arrangés pour qu’on puisse venir avec eux. Pendant la chasse à l’orignal, chaque année, on manquait une semaine d’école. Les professeurs faisaient une liste de ce qu’on devait faire et on faisait nos devoirs au camp. Ma grand-mère paternelle restait avec nous au camp pendant que les chasseurs partaient chasser dans leurs tours. En vieillissant, on avait le droit nous aussi d’aller passer 12 heures dans une tour. Youpi, mais quelle chance! (rires). On a pu apprendre à chasser les souris, jouer à de nombreux jeux de cartes (même si mon père trichait) en attendant que la bête se pointe le bout du nez. On a aussi apprit à marcher dans les bois en faisant le moins de bruit possible. Mon père disait à la blague qu’on avait l’air d’un troupeau de vache dans la ‘’trail’’ tellement on faisait du bruit. Visiblement on n’avait pas encore appris à marcher sans faire de bruit (rires). On s’entend que c’était beaucoup moins chanceux avec des enfants, mais le fait de nous avoir emmenés fait en sorte qu'aujourd’hui, les trois enfants on aime ça. Nos parents ont de la relève, car nous aussi à 12 ans, on voulait faire notre cour à notre tour. Aujourd’hui, je suis maman de deux petites cocottes, une de deux ans et demi et une de 7 mois. Elles sont toutes les deux venues à la chasse cette année. Ma plus vieille est allée caller, arracher des feuilles et faire du ‘’racling’’ avec son père. On a dû aménager le camp de chasse ‘’ Babyproof’’ avec une barrière de sécurité pour le poêle à bois. Malgré qu’on avait peu d’espérance pour la chasse cette année avec deux jeunes enfants, mon copain a récolté un Buck et on a pu assister à cela toute la petite famille. J’imagine que plus tard, nous aurons de la belle relève à notre tour.

Quatre générations réunies: ma fille aînée Britanie Lavoie (24 ans), ses deux filles Eléa (2 ans), Charlotte (7 mois), à droite David Lavoie (46 ans), son père, et à gauche son grand-père Jacques Lavoie (72 ans). Il sont photographié avec le mâle récolté par le conjoint de Britanie, Tommy Genesse. 
                                                 

Témoignage de ma deuxième fille

Pour moi la chasse n’a jamais été qu’une simple activité récréative. Je vais à la chasse depuis mon tout jeune âge, tellement j’étais jeune, je ne me rappelle même plus quel âge je pouvais avoir la première fois … Mon tout premier gibier récolté a été un ours a l’âge de 12 ans .Mais le souvenir dont je suis la plus fière, c’est celui où j’ai eu la chance de faire la récolte d’un beau chevreuil accompagné de mon père. Je rêve du jour où j’aurai mon tout premier orignal. Mon défi serait de le récolter à l’arc. La chasse pour moi veut aussi dire des moments en famille à partager et à vivre de multiples émotions, des rires et des moments inoubliables. La famille a toujours été mes valeurs premières tout comme mes parents nous l’ont enseigné. La chasse nous a permis de se réunir en famille et de pouvoir décompresser et de passer des moments incroyables tous ensemble. Je me rappellerai toujours les moments où un membre de la famille récoltait son gibier, tout le monde se rejoignait pour aider et vivre le moment ensemble. À part toutes nos récoltes, mes beaux souvenirs sont les moments assis au camp à contempler nos trophées, nos photos et à se raconter nos histoires passées.                                                    

Sur cette photo, on peut voir ma fille Dylane Lavoie (20 ans). Bien qu'elle ne soit pas à son premier gibier récolté, elle pose fièrement ici avec sa première récolte à l'arc. Un défi relevé avec brio! Une chasse mémorable accompagnée de moi et son père David.
 

Témoignage de mon fils

Tout le monde qui me connaît sait que la chasse coule dans mes veines ! J’avais tout juste 4 ans avec mes petites bottes que je me rendais déjà à la cache pour accompagner mon père à l’orignal ou même dans un "treestand" à la chasse à l’ours ˇ… admettons que des ‘’bibittes’’ j’en ai vu (rires).

Comme mes sœurs, aussitôt j’ai eu la chance de chasser moi aussi que j’ai sauté sur l’occasion. Mon premier gibier fut récolté à la carabine, mais j’ai réellement développé une passion pour la chasse à l’arc. À la recherche de défis, j’ai récolté par la suite presque tous mes gibiers à l’arc. Je passais toutes mes fins de semaine dans le bois que ce soit en famille ou avec des amis. Dès l’âge de 12 ans, j’ai également fait mon cour de trappe. J’ai été aide-trappeur pendant 5 ans, pour ensuite avoir mon terrain de trappe. Le fait que mes parents m’aient emmené dès mon jeune âge a fait en sorte que j’ai développé cet intérêt et voulu approfondir mes connaissances. Dès l’âge de 15 ans, j’allais passer la majeure partie de l’été en Saskatchewan pour aller travailler à la pourvoirie western "Trophy outfitters". J’ai eu la chance d’acquérir de nouvelles connaissances et opportunités également avec l’équipe Bête de chasse TFCP où j’ai déjà plusieurs expériences de vécu avec eux. La chasse pour moi, c’est premièrement quelque chose que j’aime partager avec ma famille, mes amis et avec tous les passionnés que j’ai la chance de rencontrer pour vivre tous ces moments forts en émotions, adrénaline et tout, mais c’est aussi quelque chose qui va faire partie de ma vie pour toujours et transmettre à mon tour le moment venu. 

Mon fils Davely Lavoie (19 ans), déjà à son quatrième orignal récolté à un si jeune âge, et sa troisième récolte à l'arc. David Lavoie, son père posé fièrement à ses côtés, lui qui a capturés toutes les images de cette récolte en vidéo. Des moments père et fils qu'ils ne sont pas près d'oublier.
           

En conclusion: une passion à la portée de tous
Bref, je  crois qu’il n’y a pas d’âge pour commencer ou développer une passion, mais selon moi, je crois fortement que si l’on emmène nos enfants dès leurs jeunes âges, en les impliquant, cette passion peut se développer facilement. Attention, je n’ai pas dit que vous en ferez une relève assurée… mais cela peut aider énormément. Je sais que le succès à la récolte peut être plus difficile avec des enfants, mais par contre il faut un début à tout et je pense que ça en vaut la peine. Si vous êtes aussi passionnés que moi et que vos valeurs familiales rejoignent les miennes, je vous le suggère. J’ai la chance d’avoir trois belles relèves qui adorent ça ! Cette passion pour nous, partagée en famille a déjà tellement de belles histoires vécues gravées dans nos mémoires, du temps de qualité partagé tous ensemble, à se raconter nos histoires récentes jusqu’aux plus anciennes … derrière chacune de nos récoltes, il y a une histoire, je vous en souhaite des aussi belles que les miennes.

Découvrez le portrait d'ambassadrice de Valérie Gauthier.